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Sainte-Adèle: Yannik Lemay candidat aux élections municipales 2009

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Yannik Lemay, un Adélois du district numéro 5, a l’intention de briguer la place de conseiller lors des élections municipales de l’automne 2009. Âgé de trente-huit ans, Yannick Lemay a déjà œuvré au sein de la Ville de Sainte-Adèle, plus précisément au Service des loisirs, en qualité d’agent au développement. Il a également agi à titre de gestionnaire pour le Cirque du Soleil durant sept ans. Marié et père de 4 jeunes enfants, Yannik Lemay se dit très préoccupé par les dossiers reliés à la famille. Le candidat estime qu’il est grand temps que souffle un véritable vent de changement sur Sainte-Adèle afin de balayer cette morosité qui depuis plusieurs années s’installe insidieusement dans la communauté adéloise. Il souhaite également que sa candidature incite la jeunesse adéloise à l’imiter, mais également «les retraités qui ont le blues du travail» et parmi lesquels, affirme-t-il, se trouvent des «forces vives dont a impérativement besoin la ville pour se remettre sur les rails».

Le district numéro 5 est actuellement détenu par André Lamarche dont la candidature fut appuyée par le maire démissionnaire Jean-Paul Cardinal à l’aube des déboires qu’a connus son administration. Yannik Lemay pourrait compter sur de solides appuis, puisque selon des sources sûres, il existerait un «mouvement anti-Lamarche» dans ce district. Yannik Lemay officialisera sous peu sa candidature auprès du directeur des élections.

Texte et photo: André Bérard

Pentes 40/80 : une proposition

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[J’observe, depuis quelque temps, l’émergence d’une volonté de s’exprimer chez les Adélois. Il suffit d’assister à une séance du conseil municipal pour s’en convaincre. À la dernière assemblée, la file de citoyens qui souhaitaient prendre la parole devant le micro s’allongeait jusqu’à la sortie. Plusieurs lecteurs me communiquent des textes pour publication. C’est le cas d’ Yvon Nielly, urbaniste, qui pousse même «l’audace» jusqu’à accompagner son texte de sa photo. Je me plais à croire que le travail de journalisme civique entrepris par ce carnet n’est pas étranger à cette prise de parole citoyenne. Bonne lecture!]

Attention à la renaissance monsieur le maire

Récemment, la fermeture des pentes 40/80 par le Conseil municipal mettait fin aux déficits accumulés depuis plusieurs années. L’incapacité financière municipale actuelle nous indique clairement qu’il n’y a pas les centaines de milliers de dollars nécessaires dans le bas de laine. De plus, le bâtiment principal et les équipements alpins sont vétustes et dans une désuétude totale. Je ne peux qu’applaudir votre décision, monsieur le maire. Toutefois, sans vision et sans projet de remplacement, vous ouvrez toute grande la porte aux spéculateurs, aux vendeurs d’idées, aux initiés du rêve.

Un retour à la vocation initiale des pentes 40/80 m’apparaît plutôt surréaliste et toute aventure qui viserait à prolonger son agonie ne m’apparaît pas non plus la solution. Mes années passées à la ville m’ont appris qu’une certaine méfiance s’impose dans une telle situation. Dans un passé pas si lointain, certains promoteurs et spéculateurs sont arrivés avec des idées qui devaient sauver la ville, si j’utilise bien leur terme. Dans bien des cas, nous n’avons sauvé que les meubles et encore. Certains d’entre eux ont souvent inutilement soutiré l’énergie des dirigeants. Des idées, beaucoup de gens peuvent vous en donner, monsieur le maire. Toutefois, avoir les moyens financiers de les réaliser peut être une tout autre paire de manches. Hélas, ce sont souvent des projets privés qui appuient leur mode de financement sur des subventions à venir. Le gouvernement, la municipalité et les organismes économiques régionaux sont sollicités. Ces formes d’aide sont trop souvent ponctuelles, non récurrentes et n’assurent en rien la pérennité des projets qu’ils soutiennent. La capacité financière doit être avant tout celle du promoteur.

Ces modèles sont fragiles et plus souvent qu’autrement, ne tiennent pas la route. Plus récemment, on n’a qu’à se rappeler l’exemple de la Rolland où la ville venue à la rescousse a accumulé des déficits importants. Un tel exemple devrait à lui seul nous interpeller.

Sainte-Adèle profite de la présence de deux centres de ski dont la renommée ne fait aucun doute. Le Mont Gabriel et le Mont Chantecler rivalisent en qualité et réussissent bon an mal an à offrir un service impeccable aux skieurs. D’ailleurs, beaucoup d’enfants de la région y suivent des cours de ski à tous les niveaux. N’y aurait-il pas lieu d’établir un partenariat avec ces entreprises? Ainsi, les enfants de Sainte-Adèle adeptes du ski, pourraient profiter de certains avantages négociés par la Ville. Voilà un compromis qui ne nécessite pas un investissement massif. Pourquoi les enfants de Sainte-Adèle ne profiteraient-ils pas de l’un ou l’autre des centres de ski situés à leur porte? D’ailleurs, ski-études y entraîne déjà l’élite du ski.

Sommes-nous suffisamment proactifs, monsieur le maire?

Que faire du site des pentes 40/80 ?

Je me permettrai une suggestion, laquelle est basée sur un courant de société. Notre petite ville à deux avantages marqués qui la distingue de bien d’autres. Un lac naturel et une montagne en plein cœur de la ville. L’accès au lac Rond a presque échappé à la communauté, le pourtour étant privé à plus de 95 %. Le versant sud de la montagne 40/80, quant à lui, est demeuré entièrement municipal. À cet égard, il pourrait faire place à un projet public audacieux et rassembleur qui tiendrait compte d’un impératif indiscutable, l’environnement.

Établir une planification pour l’aménagement d’un premier parc thématique urbain au Québec, consacré aux écosystèmes forestiers. Voilà, à mon avis, le genre de projet public dont plusieurs rêvent. Ainsi, son caractère public et innovateur permettrait d’y associer les partenaires des gouvernements provincial et fédéral. Actuellement, le domaine foncier de Sainte-Adèle est presque totalement privé et les espaces verts publics se font rares ou inaccessibles. Pourquoi ne pas se distinguer et mettre en valeur ce que l’on a près de notre fenêtre? Nous vivons dans un courant vert, à nous d’assumer maintenant nos responsabilités pour les générations futures. Cela s’appelle passer de la parole aux actes. Qu’en pensent les trois urbanistes du service d’urbanisme de la Ville, le Comité consultatif d’urbanisme et le Comité aviseur en environnement ?

Monsieur le maire, la mise en place d’un tel projet permettrait de vous applaudir à nouveau. L’occasion serait également bien choisie pour trouver un nom plus représentatif et plus original pour ce nouveau parc.

Yvon Nielly

Musée Zénon Alary: de guenilles et de bois

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Il y a de ces personnes qui, en silence, discrètement, loin des regards, réalisent de remarquables choses. Il arrive souvent que leurs histoires soient une source d’inspiration. Simone Constantineau, directrice du Musée Zénon Alary, est l’une de ses personnes. Une frêle silhouette de dame de 86 ans, couronnée d’une auréole de cheveux blancs qui encadrent un visage souriant et engageant. Étonnamment alerte, les yeux de cette octogénaire brillent d’un étrange feu dès que vous abordez avec elle le sujet de sa passion: le sculpteur animalier adélois: Zénon Alary.

Dans les années 60, Simone Constantineau ignorait tout des musées. Voisins du sculpteur, elle et son conjoint s’appliquaient à rendre de menus services à l’artiste solitaire qui passait le plus clair de son temps dans son atelier, absorbé par son travail: «Je préparais ses repas, nous tondions sa pelouse, etc. Nous l’invitions parfois à souper. Sitôt le repas terminé, il regagnait son atelier». Un homme de peu de mots, timide, un homme de toutes les fragilités, peut-on lire dans l’un des rares ouvrages consacrés au sculpteur. Fasciné par le travail de l’artiste, Simone Constantineau considérait important de conserver ses sculptures à Mont-Rolland: «Je lui avais dit un peu avant sa mort: ne vendez plus vos œuvres, un jour il y aura un musée», se souvient Simone Constantineau. «À l’époque, je ne savais que ce serait moi qui m’embarquerais dans cette aventure!», lance-t-elle en riant.

Après la mort du sculpteur, en 1974, Simone Constantineau, tel un capitaine sans équipage, entreprend la longue traversée des écueils qui se dressent entre elle et son projet de musée: «Au début, personne ne voulait y croire. J’ai d’abord placé mes propres sculptures à la Caisse populaire de Mont-Rolland. Ensuite, au centre communautaire et au presbytère ». Autour de 2000, elle s’installe dans un local situé dans l’ancienne école des garçons de Mont-Rolland, qui par la suite a fait office d’Hôtel de Ville. En 2003, La Ville cède la bâtisse à Simone Constantineau, lui permettant ainsi de jeter l’ancre et de concrétiser son projet. Le Musée survit grâce aux revenus générés par le marché aux puces situé dans un local adjacent. Les familles adéloises peuvent s’y procurer des vêtements à bon marché: «C’est la guenille qui fait marcher le musée», s’amuse à dire la directrice. Le musée tire également des revenus de la location de salles pour des événements, des mariages, des groupes de discussion, etc.

Armée de sa seule détermination à conserver un patrimoine culturel local, cette dame passionnée est parvenue à constituer une importante collection des œuvres de Zénon Alary. Toutefois, la directrice du musée s’inquiète pour l’avenir, car à ce jour, aucune relève sérieuse ne semble disposée à prendre le relai. D’une façon artisanale et sans ressources, Simone Constantineau a réussi, à l’arraché, à conserver et valoriser un patrimoine adélois. Les inquiétudes de la directrice sont fondées, surtout lorsque l’on se rappelle que la ville de Sainte-Adèle a laissé filer le projet du musée Claude-Henri Grignon qui sera accueilli et soutenu par la Ville de Saint-Jérôme. Simone Constantineau souhaite que cet article éveille l’intérêt de la communauté pour son patrimoine culturel.

Né le 9 octobre 1894 à Saint-Sauveur-des-Monts, Zénon Alary rendra l’âme en 1974 à l’âge de 80 ans. Son goût pour la sculpture se manifestera dès l’enfance. C’est durant les années 30, au lendemain de la Grande Dépression, que Zénon Alary s’installe à Sainte-Adèle, le rendez-vous mondain de l’époque. Il ouvre un atelier sur la rue Morin, près du Sainte-Adèle Lodge. Il s’installera finalement entre l’ancienne route et la route 11 (aujourd’hui la 117), près du pont de Mont-Rolland. Les plus vieux se souviendront de l’orignal grandeur nature qu’il avait sculpté et peint pour ensuite l’installer sur son terrain, près de la route. On dit que l’œuvre était d’un tel réalisme qu’elle attirait de véritables orignaux. Sculpteur animalier et écologiste avant la lettre, Zénon Alary était un amoureux de la nature et de la faune d’ici, comme en témoigne son œuvre. Dans un hommage rédigé par Simone Constantineau et couronné en 1981 par la Société d’Histoire des Pays-d’en-Haut, nous apprenons que Zénon Alary a côtoyé les maitres de l’époque, Elzéar Soucy et Alfred Laliberté, desquels il a beaucoup appris. Simone Constantineau conclut son texte ainsi: «Malgré tant de douceur et de calme, il lui fallait une force de caractère indéfectible pour continuer, dans cette période où sculpter était synonyme d’oisiveté. Il a persévéré, gravissant à petits pas ce chemin tortueux qui mène à la gloire. Car le talent ne suffit pas, l’art exige bien davantage, il faut lui consacrer toute une vie. Il y avait entre nous une tendresse simple, une tendresse d’habitude sans soupçon.»

Le Musée Zénon Alary est situé au 1425 rue Grégoire à Sainte-Adèle. Ouvert les week-ends de 13h à 16h et en semaine sur rendez-vous: 450 822-9073.

Publié dans l’Accès, édition du 29 août 2008
Texte et photos: André Bérard

Motus et bouche foutue

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Je jouis, grâce à mes activités de journaliste, d’une position privilégiée de laquelle je peux observer à loisir le jeu des acteurs de la scène adéloise. Je suis en quelque sorte situé au carrefour où se croisent tous les discours, toutes les contradictions, tous les mensonges. Nous assistons actuellement à un grand moment de la comédie adéloise: l’Îlot Grignon. Ce projet à lui seul est un formidable étalon nous permettant de mesurer l’ampleur des dégâts d’un cardinalisme outrageant qui a provoquer l’acculturation adéloise. Faut-il rappeler que la facture actuelle du projet et son insaisissable nature nous les devons à cette inénarrable administration et à quelques-uns de ses sbires qui persistent et signent (toujours) des résolutions à la table du conseil municipal. Situation qui pourrait prendre fin en 2009.

Chaque semaine, je m’applique à ajouter à ma collection les contradictions, les commentaires off record — habituellement les plus pertinents et porteurs d’idées — de la faune politique et économique adéloise à propos de la revitalisation du centre-ville. En toute honnêteté, je n’ai encore recueilli aucun commentaire positif concernant ce projet (à part, bien sûr, ceux émanant des promoteurs). Plus inquiétant encore, certains intervenants de première ligne tiennent en privé un discours diamétralement opposé à celui qu’ils défendent publiquement. Sachez donc que certains défenseurs de l’Îlot Grignon estiment en réalité qu’il s’agit d’un mauvais projet. Étonnant direz-vous? Pas tant que ça, je vous répondrai. C’est le pattern adélois. Celui que j’ai rencontré un nombre incalculable de fois lors de mes échanges avec ces fameux «acteurs» de l’actualité. Peut-on ramollir davantage un consensus déjà mou? Il semble qu’à Sainte-Adèle, la réponse à cette question soit un oui sans équivoque.

Il est là le drame adélois. Pas dans un tellurisme atypique qui ne perturberait que le territoire de la ville. Non, il est dans cette détestable et néanmoins réelle lâcheté, dans ce motus et bouche foutue, dans cette peur irrationnelle de la dissidence. Une ville où tous les «acteurs» sont à ce point prisonniers de leur personnage qu’il devient pratiquement impossible pour eux de se détacher du discours dominant, du scénario écrit, celui qui est encensé publiquement, mais hué en privé. Une ville où objecter rime avec ostraciser. Le projet de l’Îlot Grignon comporte tous les ingrédients qui donnent son arrière-goût à la recette adéloise: un peu de tout, beaucoup de riens. Une manière de nouvelle cuisine mijotée dans le chaudron de l’improvisation.

Attention, on vous parlera de légitimité de gouverner. C’est le nouveau discours:«Nous avons été élus pour prendre des décisions», clame-t-on. Le largage de Fat boy fut aussi le fruit d’une décision. Avec les conséquences que l’on connait. Ainsi, le maire Descoteaux organise de petites rencontres avec des associations de personnes âgées, la fabrique de Sainte-Adèle, le club optimiste, dans le but de présenter différents projets dont celui de l’Îlot Grignon, projet qui officiellement est encore à l’étape conceptuelle. La présidente d’un des groupes de l’âge d’or invité à l’une de ces assemblées de cuisine m’a confirmé qu’on lui a ensuite demandé une lettre d’appui. Être élu pour prendre des décisions consiste-t-il à cautionner les décisions prises par des lettres d’appui soutirées à des groupes de personnes âgées? Un procédé qui soulève de sérieuses questions quant à la volonté de transparence exprimée lors de la campagne électorale. L’Administration Descoteaux tenterait-elle avec ces demandes d’appuis de contrebalancer un mouvement citoyen émergent?

De bonnes idées, il en circule des masses dans cette ville. Seulement, elles ne parviennent que trop rarement à occuper les tribunes qui sont sous l’occupation d’un système qui se nourrit de lui-même et qui est figé dans un immobilisme et un mutisme incurables.

Sainte-Adèle retrouvera sa voix lorsque les langues se délieront. Lorsque le discours off record occupera enfin la place publique. Lorsque la peur de la dissidence sera muselée. Lorsque la petite politique deviendra grande. Car Sainte-Adèle est une foutue belle ville. Une ville de promesses, de paysages et d’histoire, celle qui l’a construite et celle qui reste à écrire.

Éditorial publié dans l’Accès, édition du 8 août 2008

Séries adéloises: Ville de Sainte-Adèle 1, Marc Lupien 0

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La Ville de Sainte-Adèle et ses procureurs — la firme Deveau, Bourgeois, Gagné, Hébert et associés — viennent de remporter une première victoire dans les séries judiciaires les opposant au citoyen Marc Lupien et à la Société en commandite Sommet Bleu. L’honorable Michel Delorme, juge à la Cour suprême, dans un jugement rendu le 16 avril dernier, rejette la requête introductive d’instance des demandeurs Marc Lupien et de la Société en commandite Sommet Bleu dans le dossier relatif à des travaux entrepris sur la voie publique par les demandeurs, et ce, sans autorisation.

À la suite de travaux entrepris sans autorisation sur la voie publique par Marc Lupien, la Ville avait demandé une injonction. Par la suite, Marc Lupien a exercé un recours contre les conseillers, la succession de Guy Naud et la Municipalité de Sainte-Adèle. La requête introduite affirmait, entre autres, que «ledit recours était abusif, inutile et malicieux, et le mandat qui fut donné par les défendeurs aux procureurs de la municipalité d’intenter ledit recours a été donné par les défendeurs de mauvaise foi, par malice et dans l’intention de nuire aux demandeurs.» Plus loin, les demandeurs soutiennent que «le recours était tout à fait inutile» puisque la Ville requérait l’autorisation d’effectuer des travaux sur la voie publique — propriété de la Ville —, alors que les travaux étaient déjà terminés. La requête mentionne également que le juge Journet avait affirmé à plusieurs reprises que «le recours de la municipalité était inutile et constituait une mauvaise utilisation des fonds publics.» Pour ces raisons: «les demandeurs requièrent que les défendeurs — soit Jean-Paul Cardinal, les conseillers, la succession du conseiller Guy Naud et la municipalité de Sainte-Adèle — soient condamnés à remboursés solidairement à la municipalité de Sainte-Adèle ainsi qu’aux demandeurs une somme totale de 200,000 $»

Dans son analyse, le juge Delorme écrit:«Il est acquis que personne ne peut, sans autorisation, exécuter des travaux sur la voie publique municipale et que l’injonction est un recours approprié contre celui qui exécute de tels travaux.» Résumant le déroulement des échanges entre les parties concernant le volet «inutilité des démarches», le juge conclut qu’elles n’étaient pas inutiles, mais le sont devenus:«En aucun cas, le juge Journet n’a-t-il déclaré que les procédures intentées par la municipalité étaient inutiles ab initio (initialement).

Les demandeurs reprochent aux conseillers d’avoir adopté une résolution (no 2006-006) à la demande de Jean-Paul Cardinal et qui mandate les procureurs de la Ville d’entreprendre des recours jugés abusifs, inutiles et malicieux par Marc Lupien. Selon le juge, la chronologie des événements rend «invraisemblable que les défendeurs aient, dans le but de nuire aux demandeurs, adoptés le 16 janvier 2006 autorisant l’institution contre eux de procédures judiciaires, en raison de travaux qui seront exécutés, de l’aveu de M. Lupien, quelque neuf mois plus tard.» Il observe également que Jean-Paul Cardinal s’est abstenu de voter lors de l’adoption de la résolution:«S’il n’a pas voté […], on ne peut conclure qu’il a demandé d’instituer des procédures contre les demandeurs, comme ces derniers le soutiennent.».

Concernant les accusations de mauvaise foi, le juge estime qu’il y a «absence d’allégations de faits soutenant la qualification de mauvaise foi.» En conclusion, le juge Delorme statue que «sur le tout, le tribunal est d’avis que le recours intenté par les demandeurs contre les défendeurs est manifestement mal fondé. Il y a donc lieu d’y mettre un terme immédiatement.» Pour ces motifs le tribunal rejette la requête et l’action des demandeurs.

Rappelons que ce jugement de la Cour supérieure ne concerne que l’une des causes opposant la Ville, Marc Lupien et la Société en commandite Sommet Bleu et ne concerne pas celle de la servitude. Puisqu’il s’agit du rejet d’une requête, le dossier n’a donc pas été entendu sur le fond et le juge n’a pas statué sur la preuve ni sur les témoignages qui n’ont pas été entendus.

Pour ces raisons, Marc Lupien confirme qu’il ira en appel de cette décision dans les prochains jours : «Le document est déjà prêt. Mes procureurs sont persuadés que la décision sera facilement cassée en appel, puisque le juge n’a pas rendu sa décision sur le fond.»

Publié dans l’Accès, éd. 18 avril 2008 p. 10

Effondrement à La Rolland

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Le week-end dernier, une partie du toit d’un des bâtiments heureusement inoccupés du parc d’affaires La Rolland à Sainte-Adèle s’est effondré. Selon nos sources, des experts avaient déjà averti les gestionnaires du parc que la toiture qui menaçait de s’effondrer risquait de ne pas passer l’hiver. Les chutes de neige abondantes que nous avons connues cette année auront eu raison de la fragilité de ce bâtiment, qui pour plusieurs représente une grande valeur patrimoniale et est le témoin de l’histoire de l’ancienne papetière et de toute une région.

Joint au téléphone, Frank Bosco, directeur général de la Corporation d’affaires La Rolland – l’organisme à but non lucratif qui s’occupe de la gestion du parc –, confirmait qu’il a constaté les dégâts causés par l’effondrement. Il souligne cependant qu’il est encore trop tôt pour se prononcer sur les mesures qui seront prises à la suite de l’incident. Le directeur général souligne que le bâtiment en question date de 1902 et est la plus vieille bâtisse du parc :« À partir de maintenant, nous allons tenter d’accélérer le processus visant à faire reconnaitre la bâtisse comme élément du patrimoine, ce qui rendra sa restauration plus facile.» Le temps risque de jouer contre le projet, car une fois les murs de briques intérieurs exposés aux intempéries, la détérioration du bâtiment s’accélérera en raison du phénomène de gel et de dégel qui fera éclater les vieilles briques qui se gorgeront d’eau.

Les multiples problèmes du parc d’affaires adélois, qui a récemment reçu l’appui par résolution du conseil municipal pour obtenir de la Caisse populaire Desjardins un congé de remboursement de capital pour l’année 2008, soulèvent des doutes quant à l’avenir réservé au bâtiment sinistré. Selon les gestionnaires, ce congé de paiement permettra la mise en application d’un plan d’action visant à attirer de nouveaux locataires et favoriser le remboursement de la dette. Rappelons qu’en septembre 2006, Jean-Paul Cardinal alors maire de Sainte-Adèle, annonçait le dépôt imminent d’un plan d’action dans le cadre d’un dossier sur le parc d’affaires La Rolland publié dans l’Accès. Plan qui de toute évidence, est encore attendu.

Plusieurs locataires du parc estiment que ce bâtiment avec ses fenêtres placardées, ses arbres qui poussent sur les murs et son état général de délabrement confère à l’endroit une ambiance de zone sinistrée après une quelconque catastrophe. Cet effondrement s’ajoute aux misères que connait le parc d’affaires adélois qui vient tout récemment de perdre l’entreprise Infosilem – et ses emplois –, qui s’est installée dans la ville de Boisbriand dans des locaux où le coût au pied carré est nettement plus compétitif et plus près de la réalité du marché que celui exigé par les gestionnaires du parc d’affaires adélois.

Texte publié dans l’Accès édition Web du mercredi 16 avril et édition papier du 18 avril 2008

Photos : André Bérard

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Propos exclusifs: une conseillère parle

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J’ai publié ce texte dans l’Accès du 30 novembre 2007.

Josée Barbeau, conseillère municipale du district numéro 1 à Sainte-Adèle, annonçait lundi dernier sa démission au greffier de la Ville. À sa demande, Accès a rencontré l’ex-conseillère qui souhaite expliquer à la population adéloise les raisons de son départ et partager ses inquiétudes concernant certains dossiers importants pour l’avenir de la ville. Propos intègres et matière à débat, à l’image de la conseillère.

Josée Barbeau, la citoyenne, est visiblement bouleversée par sa décision de quitter ses fonctions de conseillère. D’une grande franchise, elle admet s’être lancée dans l’arène de la politique municipale sans vraiment connaître les «coulisses du pouvoir» et encore moins les jeux qui s’y déroulent. Son intention première était de faire avancer les dossiers environnementaux et de plein air. Bien que satisfaite du travail qu’elle a réalisée dans plusieurs dossiers reliés à son mandat, l’ex-conseillère juge toutefois sévèrement le trop grand intérêt accordé au développement immobilier, et ce, au détriment des dossiers environnementaux: «malheureusement, les dossiers environnementaux sont, à tort, perçus comme un frein au développement, et par le fait même, relégués au dernier rang des priorités.» Elle ajoute: «L’environnement est perçu comme économiquement non rentable, la cinquième roue du carrosse. Mes positions sur le développement du territoire ont toujours été claires au sein du conseil. Mes idées ne sont pas meilleures que celles des autres, j’aurais simplement souhaité qu’on y accorde plus d’attention. L’environnement n’est pas qu’un filon de capital politique à exploiter. Au-delà des annonces médiatiques, il y a des gestes concrets à poser, rapidement, afin de ne pas hypothéquer le patrimoine naturel et économique que nous léguerons aux générations qui suivront.»

Selon Josée Barbeau, la défection en bloc des conseillers n’a rien changé à l’Hôtel de Ville: «Au contraire, c’est même pire, lance-t-elle avec regret. J’endosse totalement les propos de Pierre-Antoine Guinard lorsqu’il parle de petite politique, d’agendas cachés et de décisions prises à l’avance et en petit groupe. C’est exactement ça. Lorsque j’ai choisi de siéger à titre d’indépendante, je croyais sincèrement aux termes de la lettre qui annonçait la décision des membres du conseil de siéger à titre d’indépendants. L’imputabilité, les intérêts supérieurs de la Ville, etc. J’ai rapidement constaté qu’il serait impossible d’y arriver dans la dynamique actuelle. Je doute fortement que la chose soit possible à court terme.»

Le projet de revitalisation du centre-ville
L’ex-conseillère dit être très préoccupée par l’avenir du centre-ville: «Le projet de l’Îlot Grignon m’inquiète beaucoup. Je n’ai rien contre l’idée de revitaliser le centre-ville de Sainte-Adèle. Bien au contraire. Mais le projet qui est actuellement sur la table est pour moi inacceptable et surtout incomplet. Le nombre de cases de stationnement projeté est à mon sens exagéré si on le compare à celui d’autres villes similaires. Le tracé de l’aire réservée au parc n’est pas définitivement fixé et semble être la portion flottante du projet. À mon sens, c’est l’étape du parc que l’on devrait amorcer en premier et non la repousser à la fin, car on sait ce qui arrive normalement aux dernières phases de tels projets…»

La vocation même du projet de revitalisation du centre-ville soulève des questions chez l’ex-conseillère: «Est-il vraiment souhaitable de créer un mini power center dans le centre-ville de Sainte-Adèle? Quel sera l’impact sur les autres commerçants?» Selon Josée Barbeau, beaucoup trop de questions restent sans réponse: «En ma qualité de conseillère, il m’était impossible d’avoir des informations claires et précises sur ce projet ni de réponses simples à des questions simples. Comment peut-on prendre des décisions éclairées quand on manque d’informations d’une façon aussi frappante? Je sens un empressement à aller de l’avant avec ce projet. Ça m’inquiète. Quels sont les véritables enjeux qui se cachent derrière le projet du centre-ville? J’estime que les Adélois ne sont pas suffisamment consultés sur un projet qui risque de changer à jamais le visage de notre ville. Une chose est certaine pour moi, l’Îlot Grignon doit rester la propriété des Adélois. Il ne doit pas servir à satisfaire l’appétit des promoteurs. Les Adélois doivent se réapproprier cet espace qui leur appartient, mais pour combien de temps encore?»

Problème d’identité
Une autre inquiétude soulevée par Josée Barbeau est celle concernant l’identité adéloise qui selon elle est bien définie et rend inutile cet acharnement à en inventer de nouvelles: «J’ai l’impression que l’on cherche à donner à Sainte-Adèle une identité qui n’est pas la sienne. Inutile de chercher, l’identité de notre ville c’est ses paysages, ses montagnes et ses citoyens. Pourquoi tenter de lui imposer une nouvelle identité ou de travestir celle qui existe déjà?»

La suite
Triste de quitter les dossiers dans lesquels elle a investi beaucoup de temps et d’énergie, l’ex-conseillère s’impliquera désormais dans sa communauté à titre de citoyenne.

Ébranlée par la crise politique dans laquelle est plongée la Ville de Sainte-Adèle depuis le début de l’été 2007, elle s’accordera un temps de repos et de réflexion: «Je crois beaucoup à l’impact de l’action citoyenne et aussi à la démocratie participative.»

Les Adélois doivent prendre conscience que c’est aussi à eux de tenir le gouvernail de leur ville. Pour ma part, c’est de ma position de citoyenne: j’entends m’impliquer dans ma communauté», conclut-elle.

Crise à Sainte-Adèle: réactions de Claude Cousineau, député de Bertrand

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[J’ai réalisé cette entrevue avec Claude Cousineau mercredi dernier. L’article est publié dans l’Accès du 30 novembre en page 10]

Claude Cousineau, député de Bertrand, a récemment offert son soutien à l’administration adéloise dans les dossiers de poursuites — totalisant près de 6,8 millions de dollars — intentées par des citoyens contre la municipalité. Accès a joint le député afin de recueillir ses commentaires à la suite de l’annonce de la démission de la conseillère Josée Barbeau.

Bien que l’on persiste à affirmer du côté de l’Hôtel de Ville de Sainte-Adèle que tout va pour le mieux, qu’il n’existe aucune crise au sein du conseil et que la «machine est solide», plusieurs intervenants posent un regard plus «détaché» et critique sur cette machine dont le ramage ressemble de moins en moins au plumage.

Le député de Bertrand se défend bien de faire le procès du conseil municipal de Sainte-Adèle. Il ne fait qu’exprimer son point de vue sur la situation politique de la Ville.

De l’avis du député: «les raisons évoquées par les conseillers pour justifier leurs démissions nous permettent de lire entre les lignes. Même si l’on persiste à dire que tout va bien, qu’on est bien en selle, certains conseillers sont manifestement mal à l’aise à travailler dans cette ambiance.»

Claude Cousineau nous rappelle : «Il existe de l’aide pour les conseils municipaux qui souhaitent recevoir un coup de main ponctuel dans certains dossiers. Le ministère est habilité à rentrer en relation d’aide avec un conseil qui est en difficulté ou qui vit une situation qui peut parfois le dépasser. La mairesse Houle assure l’intérim, quand on se retrouve dans une situation où la soupe est chaude, il faut tenter de mettre toutes les chances de son côté. Si la mairesse m’appelle et me demande de la mettre en contact avec le ministère des Affaires municipales, je vais le faire. C’est mon travail. J’ai déjà offert mon aide, s’ils n’ont pas besoins de moi, je respecte leur choix. Pour le moment, il y a quorum au conseil municipal de Sainte-Adèle. Élus démocratiquement, les conseillers ont le droit d’affirmer qu’ils ont le contrôle de la situation.»

La division laurentienne du ministère des Affaires municipales et des Régions (MAMR) affirme n’avoir reçu aucune demande de cette nature émanant de la Ville de Sainte-Adèle.

Au-delà de la question «mathématique» du quorum au conseil municipal, plusieurs observateurs estiment que dans le contexte actuel il serait prudent de remettre à plus tard les prises de décisions importantes sur les grands projets de la Ville, notamment celui du financement de la chambre de commerce de Sainte-Adèle et de la revitalisation du centre-ville. Claude Cousineau commente dans le même sens : « avant de continuer à développer, ce qui en soi est très louable, il faut avant faire un peu de ménage sur la table et s’assurer que l’assise est solide avant d’aller de l’avant dans les dossiers importants.»

Photo : site Internet de l’Assemblée nationale

C’est pour un «changement d’huile» ou de zonage?

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Texte publié dans Accès, édition du 26 octobre 2007

Politique municipale et région : administrer n’est pas gouverner.

Un conseiller municipal qui est également celui qui entretient votre voiture; un autre qui est aussi la personne qui vous sert le repas du midi… Comme le soulignait un humoriste: « vous savez que vous êtes dans une petite ville, quand c’est le maire qui livre votre bois de chauffage. »

La politique municipale en région se pratique dans un cadre qui se veut convivial où élus et citoyens sont amenés à se côtoyer quotidiennement.

Cet «espace de proximité» permet, en théorie, aux citoyens des municipalités à faible densité de population, comme les villages ou les municipalités rurales, de se réapproprier leur cadre de vie et d’agir concrètement au sein de leur communauté.

En théorie, car l’actualité nous présente davantage une réalité où les villes sont laissées entre les mains des élites locales, de spéculateurs fonciers et de réseaux d’influences, qui souvent, agissent en fonction de leurs propres intérêts. Les petites municipalités des Laurentides vacillent entre ce passé politique — pas si lointain — où seuls les propriétaires avaient droit de vote et un avenir prometteur où les enjeux sont d’ordre collectif et doivent s’affranchir des jeux de coulisses.

Cette approche de la politique municipale s’est insidieusement fixée dans notre langage, lorsque nous parlons d’«administration municipale» plutôt que de «gouvernement municipal». Un vocable qui a pour effet de «dépolitiser» les fonctions municipales. Cette conception purement administrative de la politique municipale laisse peu de place aux idées et aux grandes orientations politiques et confine les élus dans des rôles de simples gestionnaires. Lorsque le développement économique est laissé entre les mains d’intérêts privés, les villes prennent des allures de simples marchandises à brader que s’arrachent les plus offrants. Les consultations populaires se limitent légalement à des avis publics rédigés dans un langage hermétique et inaccessible au commun des mortels. Le désengagement des citoyens de la politique municipale est une conséquence inévitable de cette vision purement administrative et comptable de la municipalité où la Loi fait loi et qui laisse peu ou pas de place à l’épanouissement d’une véritable démocratie participative.

Dans ce contexte, imposture, tractation, manipulation des informations et désinformation représentent l’ordinaire des municipalités. Les médias régionaux, plus que tout autres, doivent faire preuve de solidarité. Ils doivent surtout se préserver de toute influence qui nuirait à leur liberté de presse. Seule la liberté d’expression permettra d’atteindre cet «espace de proximité», où il sera possible d’agir concrètement pour les intérêts supérieurs de la communauté. C’est pourquoi le journalisme civique doit occuper la ligne de front, car comme le souligne Jan Schaffer du Pew Center for Civic Journalism : « le journalisme civique permet aux citoyens de surmonter leur sentiment d’impuissance et d’aliénation et les incite à passer à l’action, à s’engager et à considérer les problèmes de la collectivité comme leurs problèmes.»